Droit de réponse de M. Samuel DOSSOU-AWORET

Le journal Jeune Afrique, dans sa parution N°3028 du 20 au 26 janvier 2019, a affirmé ce qui suit : « En mars 2018, au terme d'âpres négociations entre les autorités béninoises et nigériennes, Samuel Dossou a cependant accepté de céder le marché à China Railway Construction Corporation Limited (CRCC) en échange de la promesse d'obtenir la construction du port en eau profonde de Sémé-Kpodji, situé entre Cotonou et Porto-Novo. »
 
Cette information publiée par Jeune Afrique est gravement inexacte. Le Groupe Petrolin n'a jamais négocié, ni accepté de céder ses droits sur le corridor ferroviaire Cotonou-Niamey en contrepartie d'une quelconque « promesse » sur le port de Sémé-Podji et dément formellement ces allégations.
 
Si, tel que publié dans le magazine Challenge le 19 mars 2018, le Chef de l'État béninois le Président Patrice TALON « affirme avoir déjà obtenu « l'accord de principe » des autorités chinoises pour examiner la faisabilité du projet ferroviaire qui auraient chiffré le coût du tronçon allant de Cotonou à la frontière de Niger, soit 740 kilomètres : 4 milliards de dollars », le Groupe Petrolin, n'a à ce jour, connaissance d'aucun accord écrit sur le sujet.
 
Pour rappel, l'appel d'offres international ouvert N°5498 lancé par les États du Bénin et du Niger, copropriétaires de la ligne ferroviaire Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey, a retenu le Groupe Petrolin comme adjudicataire du corridor en 2010, situation définitivement clarifiée en septembre 2017 par la décision de la Cour Suprême de la République du Bénin qui a rétabli Petrolin dans ses droits à la suite d'une tentative illégale d'expropriation par un partenaire. Le journal Jeune Afrique aurait pu faire état de la qualité des travaux de réalisation du port sec de Parakou avec ses connexions au réseau routier et ferroviaire national conformes au standard recherché aujourd'hui en Afrique contrairement aux « 143 km de rails [...] posés (par Bolloré Africa Logistics) » au Niger auxquels fait référence l'article.
 
Le port pétrolier, minéralier et commercial en eau profonde de Sèmè-Podji a été attribué à Petrolin et sa filiale chargée des infrastructures, en l'occurrence la société PIC Network Limited, en janvier 2010 par la Convention Cadre de Partenariat Public-Privé et d'investissement entre la République du Bénin et la société PIC Network Limited, approuvée par décret (N°2010-212 du 25 Janvier 2010). Cette convention a été renforcée en décembre 2011 par la Convention Particulière relative à la construction du port pétrolier, minéralier et commercial en eau profonde à Sèmè-Podji entre la République du Bénin et la société PIC Network Limited et la société PIC International SA, filiale béninoise et concessionnaire du port approuvée par décret (N°2011-794 du 09 décembre 2011). Les discussions en cours avec les autorités béninoises concernent l'indemnisation des ayants-droits des terrains que le Groupe Petrolin a accepté de préfinancer en lieu et place de l'Etat béninois et la mise à disposition effective par celui-ci du terrain de 1006 hectares afin de permettre au Groupe Petrolin de procéder au démarrage de la construction du port. Petrolin a obtenu depuis décembre 2016 un certificat d'impact environnemental et social répondant aux critères internationaux.
 
Contrairement à ce qu'affirme Jeune Afrique, il n'y a aucune promesse d'échange entre les rails et le projet du port en eau profonde.
 
Pour la compréhension du Projet Épine Dorsale, il est bon de retenir qu'il consiste en un vaste programme d'infrastructures ferroviaires, portuaires, aéroportuaires et routières interdépendantes, régi par la Convention Cadre de Partenariat Public Privé avec l'État du Bénin. Il s'agit d'un projet d'intégration régionale entre le Bénin, les pays de l'hinterland (le Burkina Faso, le Mali, le Niger) et le Nord du Nigeria conçu, lancé et promu par le Groupe Petrolin qui dispose de bases contractuelles légales et juridiques solides et dont il a déjà concrétisé de nombreuses réalisations sur le terrain.

28 FEV
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